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A suivre - Un film de Christian Zarifian (1970 - 50 minutes)

 


  •  M.A., Cinéma 71 — Le Méridional, août 71 — La Revue du cinéma - Image et son, mai 1971  •  
  •  Cinéma pratique-n°107, 1971 — Louis Marcorelles, Le Monde — George Rouveyre, L’éducation  •  
  •  Entretien avec Christian Zarifian, Cahiers du cinéma N°228  •  


M.A.

Cinéma 71 n°154, Mars 1971

A suivre est la seconde expérience de création collective tentée par l'Unité Cinéma de la Maison de la Culture du Havre, groupée autour de Christian Zarifian.
La première, on s'en souvient, avait été la réalisation de On voit bien qu’c’est pas toi par un groupe issu du Foyer des jeunes travailleurs - ce court métrage a été sélectionné par la Semaine de la Critique à Cannes, montré dans différentes Maisons de la Culture ou M.J.C. et acheté par la télévision canadienne.
A suivre, conçu et réalisé par un groupe de jeunes filles de la classe de première du Lycée Claude Monet, est un moyen métrage d'une heure, bien différent tant au niveau formel qu'au niveau du contenu.
Les jeunes filles qui ont participé à cette expérience ont été, paraît-il, relativement déçues par le résultat, mais se sont déclarées profondément marquées par cette expérience.
Sans nier ce que la réalisation peut avoir de maladroit, de confus plutôt, sans songer à crier au chef-d’œuvre, il faut dire tout le bien que l'on pense de ce film.
Jamais la solitude des jeunes n’avait été rendue aussi perceptible. Jamais on n’avait exprimé aussi clairement le déphasage de certains professeurs, malgré toute leur bonne volonté. Parmi les instants particulièrement heureux de cette chronique d’un mai 1970 qui méritera d’être “suivi” avec autant d’attention que son aîné de 1968, il faut citer l’extraordinaire, intelligente, dérisoire, pathétique, tordante, séquence de la leçon sur le rire.
Il reste à faciliter la distribution d'un tel film.



Le Méridional, août 71


Présenté par la "M.J.C. du Havre, ce film est l'œuvre collective de sept élèves de première, aidés par trois professeurs. Aussi paradoxal que cela puisse paraître ces jeunes gens ont réalisé un long métrage qui se classe parmi les meilleurs présentés à ce jour.
Reflet d’une adolescence qui s’interroge, s’inquiète, cherche sa voie, elle n’en est moins pleine de spontanéité et de sincérité extrêmement sympathiques.
Sur le plan technique également une heureuse surprise : trouvailles intéressantes et beaucoup d'aisance dans l'art de manier la caméra.

La Revue du cinéma - Image et son (mai 1971)


...A Suivre, essai de création collective avec de jeunes lycéennes, se situe dans une lignée voisine. Le film, supervisé par Christian Zarifian, refuse tout caractère de séduction, joue sur l'improvisation, l'hypertrophie d'une durée qui se charge de la distanciation (Oh, cet interminable plan fixe à la limite du soutenable...). Dans A suivre, nous vivons les cours, les jeux, les distractions, les obsessions de ces jeunes internes. C'est à la fois insupportable et attachant, et bien dans la note de ce cinéma qui refuse toute intégration. Mais A suivre a surtout le mérite d'être excellemment mis en scène, et d'être contrôlé par quelqu'un qui connaît le cinéma. Qui sait donc comment attaquer ses structures traditionnelles...