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  C'est l'été sur la campagne cantaloue. Lisette a fait le trajet en voiture depuis la Normandie pour retrouver plusieurs amis avec lesquels elle a acheté, il y a trente ans, une maison ancienne. Certains d'entre eux ne se sont pas vus depuis de nombreuses années. Beaucoup de choses ont changé. D'autres non, à commencer par cette demeure, dite Thelesme, semblable à ce jour d'octobre 68 où ils la découvraient pour la première fois. Aujourd'hui une proposition d'achat a fait sortir les propriétaires de leur douce torpeur. Que faire de la maison ?
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• Réalisation : Pierre Delaunay • Image : Pierre Delaunay et Cédric Defert • Son et mixage : Julien Ngo-Trong • Montage : Floriane Allier.
• Production : Les Films Seine-Océan, avec l’aide du Pôle Image Haute-Normandie •
LUMIERES
Il faudrait faire les films comme Corot peignait ses tableaux.
C'est à dire avec l'absolue et tranquille certitude que l'Histoire aussi bien que les grands mouvements de l'âme ne sont représentables qu'en cela qu'ils inondent la nature, qu'ils sont pré-supposés à l'image dans ce qu'ils ont pu l'engendrer. On est en droit d'imaginer un tel respect de ce que le monde dispose là, sous nos yeux, que nous n'ayons besoin d'y suppléer le moindre débordement rhétorique. S'efforcer de regarder Thelesme avec la justesse qu'impose l'évidence, les pierres effritées, les différents teintes ocrées du bois ainsi que toutes les sensations traversant l'espace mutant de la maison, voilà l'unique moyen d'appréhender ce qui a pu passer par ces murs et qui peut venir à nouveau.
Le film ne se veut pas plus un pensum sur le désenchantement de notre société qu'un simple carnet de croquis d'un moment volé aux protagonistes, à l'instant où ceux-ci sont appelés à combler les vides d'une habitation qu'ils ont pu par le passé habiter puis délaisser. Il s'agit de capter, via une caméra, un changement tangible, ce qui bascule, en laissant sur les êtres et les choses une empreinte, une trace à vif ou une simple cicatrice presque effacée.
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